Le pays va mal, très mal… Le mal s’est bien invité chez nous! (par Rabia Diallo)
1 janvier 1970 by Logitrans0News
By Fatima Diop Le pays va mal, très mal… Une série de barbaries, les unes plus atroces que les autres, se passe dans ma chère et tendre patrie, et ce, dans un élan violent, sans crier gare. On aurait dit une digue qui a lâché, et un flot de haine qui happe mon cher peuple et le met dans un état de frayeur et surtout, de surprise. Entre la balle dans la tète, » je lui ai tranché la gorge (en passant, merci à nos amis des médias pour cette précision sordide et inutile), la strangulation dans une bijouterie, le kidnapping d’une vingtaine d’enfants destinés à on ne sait ou ni quoi, et encore et encore et encore, des crimes qui changent brutalement la face de notre cher Sénégal, pourtant réputé pour être un pays de » paix. ..Les infos qui passent nous font penser à ces villes comme Johannesburg ou Lagos. Et, parlant de la sous région, mon esprit vogue vers les paroles lointaines du Cheikh qui avait averti : Les diables sont à nos portes… Je me suis alors permises une réflexion un peu poussée sur la question…
Il y a quelques années, un film entier a été réalisé pour nous apprendre ceci ‘’Le diable s’habille en Prada »… Presque 10 ans plus tard, un Soprano entre en studio, enregistre un ‘’tube », réalise un clip, pour nous apprendre que ‘’Le diable ne s’habille plus en Prada ». Non mais OH ! La preuve qu’en fin de compte, aucun avis n’est absolu, et que l’esprit n’est utile qu’à la réflexion (khel dou diarigne loudoul khalat), alors j’ai réfléchi, longtemps. Dans ma voiture, dans le train, le bus, et même ‘’Sur ma route », j’ai réfléchi…J’en ai quand même fait, du chemin, 33 ans, ce n’est pas rien, j’ai eu à faire avec ce type depuis au moins 25 ans et quelques mois…Ce type ne s’habille pas seulement en Prada, en fait. Ce maudit type n’a pas de préférence question mode, ni look, ni en matière de nourriture, ni de boisson…tout ce qu’il lui faut, c’est l’outil, la voie par laquelle il passera pour recruter sa cible, l’embobiner, la fidéliser, la leurrer, la tromper pour ensuite, un jour lointain, et pourtant si proche, la trahir.
Le diable a frappé à nos portes, on les lui a ouvertes avec un grand sourire et même du champagne. Le diable s’est introduit chez nous, et on l’a mis à l’aise. Il est passé par les écrans télé, par nos tablettes et nos smart phones, il est passé par ceux qui font croire que la religion n’est que contrainte, et que la foi peut naitre et grandir grace à la violence, la barbarie et l’injustice. En burqa et mini jupe, en bikini, trikini et burkini. Le diable s’est habillé en costume cravate, en robe de soirée, en Geztner et Melikane, en soie et haillons, en caftan, djellaba ou nietou Abdou, en demi-saison ou en jean-basket. En fait, tout ça pour brouiller les pistes. On l’a accueilli, on l’a mis à l’aise. Il nous a tout embelli. Mais surtout, il nous a fait croire que nous étions sur la bonne voie, qu’être immensément riche n’était pas dans l’ordre du rêve, bien au contraire, les milliards dans les comptes bancaires étaient bel et bien une possibilité, pour qui voulait lui offrir son âme. Il nous a fait croire que la fortune ne s’acquiert pas après des litres et des litres de sueurs, mais par des minutes, de heures, de jours et des mois de ruses. Il nous a fait croire que certains humains étaient probablement dieu, qu’ils avaient tous les pouvoirs, même celui de nous ouvrir gracieusement les portes du paradis. Il nous a fait croire que l’humain a tous les droits, toutes les libertés, il nous a fait conquis par son éloquence, et on a fini par confondre liberté et libertinage, liberté et laxisme, liberté et débauche, liberté et impudeur, liberté et provocation, liberté et haine, liberté et racisme, liberté et arrogance, liberté et anarchie. Il nous a fait croire que la vie était courte et belle, qu’il fallait profiter de chaque heure, chaque minute, chaque seconde, avec fougue et passion, laisser son ame gouter à tous les plaisirs, démesurément, car contrairement à ces vieilles légendes dépassées, aucun plaisir n’était interdit. Qu’on pouvait enfreindre les règles sans être inquiété, au vu et au su de tous…Il ne nous avait pas dit que ça, c’était le début d’une société ‘’malade », quand tout le monde banalise le mal et le fait sans discrétion aucune, sans pudeur. Il ne nous a pas dit que cela engendre les morts précoces, les maladies dont on n’entendait même pas parler, l’inquiétude permanente…Il a fait croire à l’époux qu’entretenir des relations sexuelles avec une autre que ça femme n’était pas si grave que ça, en lui faisant oublier le regard du Créateur et la sentence sans appel qu’engendre cet acte : la peine de mort.
Le diable nous a aussi fait croire qu’on avait le droit d’être triste, et d’en vouloir au monde entier, il nous a fait croire que cette copine, cette sœur, cette cousine, cette demi-sœur, cette marâtre, cette coépouse, cette belle-mère nous a jeté mille et une malédictions, qu’elle est celle qui tire les ficelles, dans cette obscure baraque derrière Koulikoro, chez ce vieux borgne fétichiste et maître vaudou. Il nous a fait croire que finalement, on ne valait rien, que la vie n’était pas si belle que ça, que puisque la situation est irrévocablement sans issue, à quoi bon vivre ? Il nous a alors accompagné jusqu’à l’entrée du tunnel ténébreux, nous a embrassé et a ouvert les portes de l’enfer, et nous y a jeter avec son cynisme habituel. Il nous a aussi fait croire qu’Allah n’était QUE Miséricorde, et il a occulté, par son influence, Sa Colère. Il nous a fait croire que tout n’était QUE ‘’cœur pur » et ‘’intention ». Qu’illustrer sa foi par des actions concrètes n’était pas vraiment nécessaire, que de toute manière, seuls les autres meurent, et surtout les vieux, que notre heure est encore loin, très loin. Il nous a fait fait croire que chez nous, rien ne se passerait jamais, que Dieu nous épargnerait de tous les maux, puisque chez nous, reposent d’illustres Saints, en nous faisant oublier qu’en Iraq, en Syrie, en Egypte, des Prophètes, de Saints hommes reposent, mais l’embrasement a quand même eu lieu. Le diable s’est invité chez nous, et on ne s’en est même pas rendu compte. Il s’est arrangé pour nous obliger à travailler, toujours travailler, encore travailler, pour vivre, survivre, au point de négliger nos précieux rapports avec notre Créateur, au point de négliger nos précieux liens de sang, au point de négliger la guidée de notre progéniture. On s’est alors retrouvé avec une jeunesse pour la plupart désorientée, en manque de repères et totalement ignorante des valeurs profondes qui animaient nos aïeuls. Il s’est arrangé pour creuser un énorme fossé entre les fortunés et les pauvres, au point d’attiser le mépris chez les riches, et la haine chez les pauvres. Il s’est arrangé pour faire croire à nos dirigeants que le pouvoir était trop furtif, que c’était ‘’eux » avant ‘’la patrie ». Que le pouvoir était si grisant, si délicieux, si beau que l’exposer aux yeux de la société en décuplait le plaisir (car l’orgueil en était flatté). Il les a alors convaincu de ‘’filer un coup de pouce » à ce cousin, ce beau frère, ce frère, au détriment de la patrie. Il a pris possession des billets de banques, du pouvoir et des femmes, au point d’avoir réussi à recruter et à fidéliser dans tous les segments : Jeunes et vieux, hommes et femmes, riches et pauvres, hommes de pouvoir, ceux qui se targuent du pouvoir terrestre et ceux qui osent se revendiquer ‘’amis du Très haut, faiseurs de miracles ».
Le diable est fort, très fort, tellement fort qu’il nous a embobiné, a fait de notre société un cocktail Molotov qui risque d’exploser, à coup de convoitises pour nos nouvelles richesses, notre précieux trésor. Non, la corrélation avec l’or noir ne peut être occultée, et si nous n’y tenons garde, le diable déclarera notre cher et tendre pays annexe de son royaume et, peut être aurons nous l’abondance, mais elle ne viendra pas avec la bénédiction, ni la paix, encore moins la tranquillité. Dieu ne changera pas notre état tant que nous ne changerons pas nous même. Alors commençons par faire le ménage dans notre esprit, ensuite dans nos demeures et enfin, tous ensemble, sortons cet intrus ennemi de notre cher Sénégal, pour notre bien à tous.