Affaire Lamine Diack : Laissez en paix Fadel Barro et entendez Youssou Ndour
1 janvier 1970 by Logitrans0News
By Babacar Touré L’audition de Fadel Barro, le coordinateur national du mouvement Y’en à Marre par les enquêteurs de l’office national pour la lutte contre la corruption continue de susciter moult commentaires à Dakar et à travers le monde. Cette décision, du Sénégal d’entendre toutes les personnes présumées bénéficiaires des fonds suspects, fait suite à la volonté de la justice de faire la lumière sur cette nébuleuse affaire qui ressemble à tous points de vue aux pratiques de Al Capone, ce célèbre parrain de la mafia sicilienne de New York. Si l’orthodoxie républicaine voudrait que tous les potentiels bénéficiaires de ces fonds -soustraits par le parrain Lamine Diack et ses enfants- soient entendus et certainement châtiés, la fixation faite sur les seules personnes de Khalifa Sall et des membres de Y’en à marre a tout l’air d’un tri sélectif, dans le fonctionnement de la justice à faire la lumière sur cette nébuleuse qui a fini par jeter l’opprobre sur le Sénégal.
Mener cette enquête à bout, identifier les bénéficiaires, tous les bénéficiaires, c’est ce que tous les démocrates attendent de la justice sénégalaise. Rien de plus. On n’attend d’elle ni châtiment ni livraison en pâture. Toute personne animée de bon sens et de morale sait que de tous ceux qui ont bénéficié des largesses de Lamine Diack, seuls les membres de Y’en à marre ignorent fondamentalement la vraie personnalité de l’ancien président l’IAAF.
Ils ne sont pas de la sa génération, n’ont jamais pris le « thine» -le thé- ensemble et ne l’avaient jamais fréquenté ni avant ni après cette fameuse rencontre de Paris. Pour les Y’en à marristes, Lamine Diack n’était qu’un de ses « dignes fils du Sénégal qui brillaient à l’international et dont il fallait s’inspirer».
Et ils voulaient le montrer comme un exemple de réussite sociale pour le Nouveau Type de Sénégalais (NTS) que Fadel et ses amis voulaient voir naitre au Sénégal. Avant cette terrible affaire de « l’argent de la corruption», Lamine Diack était le seul fils du Sénégal à briller à un niveau aussi élevé d’une institution internationale.
C’est à ce père -dont ils n’ont entendu dire que du bien- que Cheikh Barro, le coordinateur de l’Esprit Y’en à marre de Paris, et ses amis ont pensé lors des rencontres intergénérationnelles qu’ils avaient entrepris d’organiser dans la capitale française. L’autonomie dont bénéficie chacun des esprits de Y’en à marre ne permet nullement au Quartier Général de Dakar, dont dépend Fadel Barro, d’interférer dans les décisions comme les projets et politiques de développement des Esprits Y’en à marre.
C’est en toute souveraineté que l’Esprit de Paris -qui regorge de hauts intellectuels et de cadres de hautes qualités, spécialisés dans tous les domaines- mène depuis des années de nombreux projets salvateurs qui méritent d’être portés à la connaissance du peuple sénégalais. A lui seul, l’Esprit de Paris finance entièrement -et depuis 3 ans maintenant- la scolarité d’une bonne vingtaine de jeunes Sénégalais en échec scolaire ou abandon d’apprentissage.
Ces jeunes, qu’ils ne connaissent ni d’Adam ni d’Eve, leur sont indiqués par des responsables de structures scolaires et de centres de formation sur les seuls critères de leurs conditions sociales. Pour les encourager à aller et à rester à l’école, les membres de cet Esprit de Paris se cotisent 20 € par mois, soit 12.500 F. CFA par personne pour financer leur payer les cours et payer leur transport.
C’est cet Esprit-là, dirigé par Cheikh Barro qui a décidé d’honorer Lamine Diack en faisant de lui le parrain de cette rencontre intergénérationnelle de Paris longtemps après la présidentielle de 2012. Au même titre qu’un certain Youssou Ndour en a fait le parrain d’un combat de lutte organisé à Dakar en novembre 2015.
En « digne fils du Sénégal», Lamine Diack a décidé de prendre en charge les billets d’avion Dakar-Paris-Dakar à 7 membres de la direction de Y’en à marre Dakar. Comme il avait pris en charge les frais de déplacement -et certainement de séjour et les perdiems- des journalistes, animateurs, griots et techniciens du Groupe Futur Médias venus l’interroger à Monaco sous les lambris dorés de son cabinet. Sans plus ni moins.
S’il y’a quelqu’un à qui il faut demander les conditions de paiement de ses billets d’avion, ce n’est pas Fadel Barro. Il est innocent de cette affaire qui n’en est pas une. C’est pour l’Esprit Y’en à marre de Paris que Lamine Diack a payé les 7 billets d’avion. Et le vieux Diack ne leur a pas remis d’argent pour cet acte, il les a mis en rapport avec une agence de voyage qui leur a remis les billets d’avion.
S’il y a quelqu’un qui doit être entendu dans cette affaire, c’est Cheikh Barro qui vit à Paris. De la même manière, Youssou Ndour, qui a osé en faire le parrain du combat Emeu Sène VS Balla Gaye 2, doit être entendu. Comme doivent l’être tous les lutteurs venus ce jour-là au stade, les griots qui ont chanté ses louanges lors de ce fameux combat et qui sont, certainement, partis du stade le grand boubou rempli d’enveloppes pleines de billets de banques. Des coupures puant terriblement le soufre de la corruption. C’est comme cela que fonctionne une justice équitable, autrement c’est un règlement de compte déguisé. Et ça ne doit plus prospérer au Sénégal. Alors foutez la paix à Fadel Barro ou bien entendez Youssou Ndour aussi.
Babacar Touré
Journaliste-écrivainLire l’article sur badala.info