Au café Obama: « la réforme du sport ne se fera pas par décret ! » Pape Diouf
1 janvier 1970 by Logitrans0News
By Yenn Gni Café Obama N°1, Darwin, Bordeaux, Mémoires & Partages
SENENEWS- A Bordeaux, l’ancien président de l’OM a inauguré le 1er café Obama de France sur le thème » Sport & démocratie.
» Le changement ne viendra pas si nous attendons une autre personne ou un autre moment. Nous sommes ceux que nous attendions. Nous sommes le changement que nous cherchions ».
C’est en ces mots empruntés au premier président noir des États-Unis que Karfa Diallo, fondateur-directeur de Mémoires & Partages, a introduit la nouvelle initiative citoyenne de cette association: le Café Obama. Manifestation inédite organisée en partenariat avec le club de la presse, Darwin et O2 radio, il s’agit d’un concept qui se veut participatif puisque reposant sur des échanges à propos de problématiques sociales.
Son but ? Non seulement éveiller les consciences mais plus encore donner l’occasion de s’ouvrir et de partager des valeurs. Alors, le choix symbolique de l’Épicerie Bio de Darwin comme lieu de sa première représentation était évident tant il est empreint d’un esprit coopératif. Par ailleurs, cette entreprise qualifiée » d’itinérante » ira bien volontiers à la rencontre de la métropole bordelaise et de ses habitants.
Ainsi, ce vendredi 25 mars, le quai des Queyries accueillait l’ancien président de l’OM, Pape Diouf, consultant et acteur associatif au fait des questions sociales que pose le football. Cette personnalité unique qui a ouvert des frontières au-delà du sport était invitée à débattre sur le thème » Sport et démocratie ».
Dans une première partie, Karfa Diallo a animé un dialogue avec Pape Diouf en particulier pour déterminer si le sport était un élément fédérateur, c’est à dire un facteur d’intégration et de rapprochement des peuples. Celui-ci pour qui le sport » est l’affaire de tous » regrette le manque d’ouverture, de diversité dans les instances et parmi les dirigeants du football.
Qualifié de pessimiste par la salle, Pape Diouf, ne pense pas que le sport est un vecteur de fraternisation absolu du fait qu’il ne résout pas tout sur le plan diplomatique, » il ne saurait être le moteur qu’on voudrait voir en lui » nous a-t-il dit. De sorte que les anciens footballeurs africains n’ont pas forcément la capacité de participer au développement de leur pays. De plus, l’organisation des compétitions et notamment le mode de gouvernance de la FIFA devraient être fondamentalement modifiés selon lui: » Les choses ne changeront pas par décret mais quand les actes accompagneront les paroles ». Enfin, après avoir eu un point de vue plutôt critique l’ancien président de l’OM a reconnu que la pratique de n’importe quel sport était primordiale. En effet, elle a pour vertu de garder en bonne santé et éviter la dispersion de la jeunesse, justifiant de facto la multiplication des centres de formation sur le continent africain.
Dans un second temps, s’est engagée une discussion à bâtons rompus, entre l’invité et les personnes assistant au Café Obama, au cours de laquelle tant la comparaison du football au rugby que le rôle éminemment politique du sport ont été évoqués.
Cette dynamique constructive a même fait émerger un point de convergence entre les participants: le sport et la démocratie ne seraient-ils pas antinomiques ?
Finalement, Karfa Diallo a conclu la rencontre en affirmant que le sport rendait possible la compréhension du monde, remerciant Pape Diouf en sa qualité d’interprète. Effectivement, le Café Obama a pour dessein la confrontation des diversités et cet espace de parole n’a pas fini de poser des questions.
Lucas Djimé, étudiant en 2e année de Droit.