Au Nigeria, le président Buhari impuissant face à la crise
1 janvier 1970 by Logitrans0News
By Mouhamadou Dieng En temps normal, le ton sur lequel le premier ministre britannique, David Cameron, s’adressant de surcroît à la reine d’Angleterre, a déclaré – verre à la main, phrase lapidaire à la bouche – que le Nigeria était, selon lui, l’un des deux pays (avec l’Afghanistan) les » plus incroyablement corrompus de la planète ».
aurait suscité, dans le pays le plus peuplé d’Afrique, une réaction dont les diplomates de Sa Majesté se seraient longtemps souvenus. Mais au Nigeria, le classement des émotions nationales est régi par le pragmatisme. Une série de mauvaises nouvelles semblent plus importantes que l’insulte britannique : la crise, la reprise de la guérilla dans le delta du Niger et, surtout, la suppression des subventions au prix de l’essence (et des dérivés du pétrole), qui va augmenter de 67 %.
Principale retombée de la manne pétrolière dans le premier producteur de brut d’Afrique, l’essence subventionnée était jusqu’ici le seul effet palpable pour une population de près de 180 millions d’habitants. Ceux qui ont tenté d’y mettre fin ont tous échoué. Cette fois, l’essence devrait augmenter, mais être aussi de nouveau disponible. Depuis des mois, on devait faire la queue des heures, voire des jours, aux stations-service. Désormais, le secteur est aussi libéralisé, signifiant l’entrée de nouveaux acteurs et le droit de se fournir en devises sur le marché parallèle pour importer du carburant.