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    « Au Sénégal, des personnes sont arrêtées dans le non respect total des procédures », a regretté Alioune Tine

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Babacar Touré Senenews.com: Monsieur Tine, l’actualité au Sénégal, est aujourd’hui focalisée par l’affaire de cet illustre compatriote Lamine Diack. Que vous inspire cette situation, douloureuse de l’ancien président de l’IAAF ? Alioune Tine: Jusqu’à présent notre compatriote Lamine Diack jouit d’une présomption d’innocence, car il n’est pas jugé coupable. Nous demandons à cet effet qu’une enquête soit ouverte pour faire éclater la vérité. Que l’enquête soit ouverte au Sénégal ou ailleurs, là n’est pas le problème. C’est la manifestation de la vérité qui importe. Le député Oumar Sarr, coordonnateur du Pds, a été la première victime collatérale de ce dossier ; incarcéré pour avoir commenté l’affaire et accusé d’offense au chef de l’Etat. Qu’en pensez-vous? A.T : Pendant très longtemps, nous avons été contre le délit d’offense au chef de l’Etat. L’article 80 nous l’avons combattu depuis les années 1990 à l’époque d’Abdou Diouf quand on arrêtait les Talla Sylla et autres. Vous savez pourquoi, parce que, le président de la République a un pouvoir énorme. Il faut que les gens jouissent de la liberté d’expression au Sénégal. On ne doit plus mettre en prison quelqu’un à cause de son opinion, cela dit il faut que les leaders politiques contrôlent leur langage. Le président doit accepter les critiques ; principe d’une démocratie. Mais elles doivent se faire dans le respect mutuel et de la personne humaine. La question du chef de parti et chef de l’Etat revient sur la table. Nous n’arrivons pas à distinguer les actions du chef de l’Etat et celles du chef de parti Macky Sall Peut-on interpreter cela comme une demande immédiate de la libération du député Oumar Sarr? A.T : Nous sommes en phase avec les organisations des droits de l’homme et de la société civile qui ont décrié cette arrestation de Oumar Sarr. Oumar Sarr doit être libéré purement et simplement. D’une arrestation à une autre. Les Nations Unies avaient recommandé la libération de Karim Wade et jusqu’à présent tout semble être rangé dans les tiroirs? A.T : Il y a eu beaucoup de positions sur la Crei, notamment celles de Seydi Gassama, de l’ensemble des organisations des droits de l’homme, des Nations unies et de la cour de justice de la Cedeao. La Crei ne répond pas aux normes de procès équitable. Cela ne veut pas dire que nous ne souscrivons pas à cette volonté de poursuivre ceux qui ont détourné les deniers de l’Etat. Il faut le faire dans le respect des droits humains, dans le respect des normes internationales relatives à un procès équitable. Après le putsch de Gilbert Diendéré et Cie, en octobre dernier, le président Macky Sall a mené une médiation. Quelle est votre impression sur cette médiation conduite par Macky Sall ? En tant que président en exercice de la Cedeao nous nous réjouissons de cette médiation qu’il a faite en compagnies de ses homologues de la sous régions. Il a amené le général Diendéré à accepter de démissionner et a permis de refroidir l’événement. Là où il y’a problème, c’est la question de l’amnistie. Le Burkina a connu trop de morts, de Thomas Sankara aux événements d’octobre 2014, en passant par l’assassinat de Norbert Zongo, les burkinabés disent non à l’impunité, non l’amnistie. Cet aspect a échappé peut être au président Macky Sall. Trois ans après la mort du jeune lutteur Ndiaga Diouf, tué à bout portant par Barthélémy Diaz, le régime qui a libéré le meurtrier semble étouffer ce dossier. Quelles lectures faites-vous de ce cas flagrant d’entrave au fonctionnement de la justice et de violation des droits de la famille de la victime ? Je me réserve de répondre à cette question. Adressez-vous à mon jeune frère Seydi Gassama à qui j’ai passé le témoin à la Raddho et qui abat un excellent travail. Il pourra peut être vous donner des éléments de réponses. Maintenant, je suis plus impliqué dans les questions internationales que nationales.(Les questions relatives à l’accusation du commissaire Harouna Sy sur la mort de l’étudiant Mamadou Diop, et le meurtre du policier Fodé Ndiaye auront les mêmes de réponses de la part de notre interlocuteur)Quelle leçon peut-on retenir de ce putsch du 11 octobre au Burkina Faso? La leçon qu’il faut retenir, c’est la détermination du peuple burkinabé. La mobilisation de la société civile du Burkina est aussi à féliciter. Comment avez-vous apprécié la transition au Burkina Faso ? Le fait que le Régiment Sécuritaire de la Garde Présidentielle soit neutralisé est un succès car, c’est ça qui a balisé la voie au nouveau pouvoir. Nous, en tant que institution de défense des droits de l’Homme, nous avions rencontré le nouveau président Roch Kaboré pour qu’il se penche sur le renforcement des droits de l’Homme. Nous avions aussi rencontrés l’ancien président Michel Kafando, le président de l’Assemblée Nationale, Salif Diallo et les membres de la société, en particulier Hervé KAM du mouvement  » Balai citoyen. Quelles leçons tirez-vous de cette crise au Burkina Faso ? A.T : La Cedeao a un problème car n’ayant pas d’institutions juridiques fiables, reconnues, renforcées par les chefs d’Etats et de gouvernement qui est la cour de justice de la Cedeao. Il faut faire une reforme afin ce que les décisions de cette cour soient respectées par tous les Etats membres. Même le Sénégal rejette les décisions de cette cour. La reforme est indispensable. Il nous faut mettre en place des instituions et mécanismes de coercition dans chaque Etat. Normalement, chaque pays doit nommer une personnalité chargée de faire respecter les décisions de la cour de justice de la Cedeao. Il faut dire que seuls 5 Etats sur les 15 l’ont fait. Et le Sénégal fait parti des Etats qui ne l’ont pas fait. Qu’est- ce qui blogue cette avancée de la Cedeao? A.T : C’est simplement un manque de volonté. Aussi, il faut rappeler que les populations de la Cedeao doivent élire les députés de la Cedeao parce que jusqu’ici ce sont des gens qui sont délégués comme si on nommait des préfets ou de fonctionnaires comme députés de la Cedeao. Les politiques de la sous régions doivent aussi se pencher sur la migration des jeunes. Une politique de migration de la Cedeao –Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest- doit voir le jour. Aujourd’hui nous avons le passeport Cedeao, c’est bien. Mais il reste à faire pour l’épanouissement de la sous région. Cette sous-région Cedeao est aussi sous l’emprise de Boko Haram, quelles sont vos impressions? A.T : Sur les exactions de la secte islamique Boko Haram, Amnesty international a sorti des rapports sur ces crimes odieux, abominables, horribles commis sur des populations innocentes. Nous avons aussi fait un rapport sur la réplique des Etats. Nous avons rappelé leurs obligations en la matière. Tous ces Etats on agi comme tel. Ils doivent s’organiser pour combattre Boko Haram ou qu’il se trouve, en respectant leurs obligations en matière des droits de l’homme. Qu’elle a été la situation des droits de l’homme en Afrique en 2015 A.T : La situation n’a pas connu une amélioration considérable. Car, nombreux sont ces pays de la Cedeao qui violent toujours les libertés fondamentales. Au Sénégal par exemple, la liberté de manifester de l’opposition est entravée. Les personnes sont arrêtées dans le non respect des procédures, surtout avec la question du terrorisme qui est sur la table. Les situations de la Guinée, du Togo, du Niger sont aussi pareilles en ce sens que là-bas, les membres des organisations de la société civile sont emprisonnés injustement. Le Congo aussi fait parti du lot avec le dernier referendum qui a occasionné des morts et des blessés. La Mauritanie où l’esclavage persiste avec même l’emprisonnement des militants anti-esclavagistes ne sort pas du lot. La Gambie ne sera pas oubliée avec l’application de la peine de mort et l’exécution tout récemment des coupables du coup d’Etat manqué. Le Cameroun qui enregistre également des cas de violations des droits de l’Homme. Actuellement, 29 personnes sont détenues au camp Maroua sans raison valable. Tout récemment, 131 autres ont été détenues puis tuées sans que leurs familles ne voient leurs dépouilles. La question du Burundi qui refuse tout déploiement de forces internationales avec des violences qui ont déjà fait près de 150 morts est aussi assez révélatrice de la violation des droits humains dans le monde. En gros, nous pouvons dire que la situation des droits humains n’est pas rose en Afrique de l’ouest et du centre. Que pouvez vous souhaiter en ce nouvel an aux populations dont les droits sont bafoués tous les jours à travers la sous région ? Que 2016 voit le renforcement des droits humains, civiles, politiques et aussi des droits économiques et socio-culturels. Que tout le monde s’attaque aux grands problèmes qui sont le chômage des jeunes, droits de la femme, les mariages précoces, la santé de la mère et de l’enfant. C’est inadmissible aujourd’hui qu’en donnant des vies l’on meurt. Que la Cedeao avance, qu’elle renforce ses normes en matière des droits humains et de justice équitable 40 ans après. Vivement que ses différentes institutions soient plus fortes et plus protectrices. Entretien réalisé par: Fatou Sakho et Ankou Sodjago
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