Crime, violence, racisme: Qui pour rappeler à ces pays maghrébins que l’ère de l’esclave est révolu ?
1 janvier 1970 by Logitrans0News
By Abdoulaye Fall SENENEWS .COM- On ne s’en émeut plus, c’est à la limite devenu normal: Pas un seul jour sans que la presse ne fasse état d’un cas de sénégalais, ou plus généralement, d’africains subsahariens malmenés au Maroc ou en Tunisie. On se rappelle encore avec émoi de ce jeune Sénégalais du nom de Charles Paul Alphonse Ndour âgé seulement de 26 ans, qui a été sauvagement abattu à Tanger. Le cou tranché, le tee-shirt blanc imbibé de sang, Charles est passé de vie à trépas avec une atrocité qui continue encore de marquer les âmes sensibles. Le meurtre d’un autre jeune Sénégalais nommé Ismaïla Faye, âgé de trente et un (31) ans est aussi assez illustratif du sort des sénégalais en terre marocaine. La liste est longue, et on pourrait continuer à citer encore.
La dernière actualité en date de ces barbaries d’un autre âge est le tabassage d’un supposé diplomate sénégalais à l’aéroport de Tunis. En effet, sur une vidéo qui a fini de faire le tour du net, on aperçoit un Homme de race noire brutalisé par les forces de l’ordre tunisiennes avec une agressivité ahurissante.
S’en tenant aux informations données, le pauvre monsieur s’en est sorti avec des blessures aux pieds, une lèvre fendue, des douleurs partout à travers son corps. Il a reçu des coups de pied et ses habits étaient déchirés. C’est du moins ce qu’on peut retenir de la déclaration faite par l’ambassadrice du Sénégal en Tunisie qui soutient avoir pris elle-même des photos avec un certificat médical qu’elle a versé dans le dossier, et mis à la disposition des autorités.
Pourtant, la convention de Vienne sur les relations diplomatiques dispose clairement en son articles 29 que : « La personne de l’agent diplomatique est inviolable. Il ne peut être soumis à aucune forme d’arrestation ou de détention. L’État accréditaire le traite avec le respect qui lui est dû, et prend toutes mesures appropriées pour empêcher toute atteinte à sa personne, sa liberté et sa dignité.
Ainsi, foulant aux pieds les règles primaires de la courtoisie diplomatique et des conventions internationales sur le statut des diplomates, les forces de l’ordre tunisiennes ont bafoué toute la dignité de nos institutions, et partant, de la notre en tant que sénégalais. Pourtant, ils sont nombreux tous ces marocains, tunisiens et autres maghrébins à mener tranquillement leurs activés au Sénégal sans aucun problème. Pourquoi alors les sénégalais résidant dans ces pays ne peuvent pas jouir des mêmes droits ? Comment comprendre qu’un sénégalais soit à la limite mieux traité dans un pays comme la France qu’au Maroc avec lequel nous partageons la religion musulmane ?
Face à de tels déboires d’une gravité inadmissible, les réactions de nos autorités sont quasi inexistantes, ou quand elles existent, elles sont très timides. On se contente juste de s’émouvoir à travers des déclarations. Pendant ce temps, on tue, on frappe, on humilie les sénégalais dans ces pays avec une impunité insultante. Leur seul tord, c’est d’être des noirs. » L’humanité n’est pas un état à subir. C’est une dignité à conquérir, disait Henri Bergson. Il est alors impératif que la conquête de notre dignité se fasse, quitte à boycotter ces destinations racistes qui n’ont cure du respect dû à la personne humaine.
Abdoulaye FALL
abdoulaye91@hotmail.fr