Entretien avec Aboubacar Gassama défenseur Racing Mechelen(Belgique) « c’est un rêve de jouer pour le Sénégal »
1 janvier 1970 by Logitrans0News
By Madiagne Niang Arrivé à Racing Mechelen (D3 Belgique) en provenance de Rennes (Ligue 1 Française), le défenseur sénégalais Aboubacar Gassama fait son petit bonhomme de chemin avec son club belge où il fait partie des titulaires indiscutables. Dans cet entretien exclusif accordé à SeneNews.com, le joueur formé au Stade Rennais dévoile ses ambitions avec l’équipe nationale du Sénégal, son parcours, les raisons qui l’ont poussé à quitter la France pour la Belgique. Né en 1994 à Saintes (Une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime), de parent sénégalais, l’ancien joueur du Stades Rennais est revenu sur les performances qu’il a réalisé avec Mechelen en quelque mois (4 passes décisif et 1 but pour un défenseur) et le début de saison compliqué de son club qui occupe la lanterne rouge du classement à l’issue de la 12 journée. Le sénégalais de 22 ans s’est aussi exprimé sur l’équipe nationale du Sénégal qui prépare la Can 2017. Avec la réforme du championnat belge, il y a moins de clubs pros et un football amateur régionalisé, remplaçant les D3 et promotions actuelles. Cette situation a poussé le club de Aboubacar Gassama a joué la D3 Belge à cause des soucis financier.
Senenews.com : Parlez-nous de votre parcours
Aboubacar Gassama : J’ai commencé à jouer au foot à l’âge de 8 ans à saintes (France). J’ai joué à l’Asptt (Un club qui se trouve à Rennes) puis ensuite TA Rennes, Brequigny (Un club de la ville de Rennes) et en moins de 15 ans j’ai signé au Stade Rennais où j’ai parfait ma formation chez les catégories de jeune. Par la suite, j’ai joué avec la réserve du club où j’étais le capitaine de l’équipe et me voilà actuellement au Racing Mechelen en Belgique. Je suis arrivé ici seulement cette année. J’ai décidé de ne pas continuer l’aventure avec mon club formateur parce que c’est bien de jouer dans un club pro de ligue 1 en catégorie jeune mais plus le temps passe, plus il faut au moins essayer de titiller les autres équipes. Je n’ai pas eu l’occasion au stade Rennais donc voilà pourquoi je suis à Mechelen aujourd’hui. Et évidemment j’espère jouer au plus haut niveau d’ici peu. C’est bien possible dans la mesure où on n’est encore sur la bonne voiePourquoi vous ne vous êtes pas imposé pour rester à Rennes ?
Lorsque je suis arrivé à Rennes, c’était la première fois que je découvrais des joueurs qui étaient habitués au monde pro depuis jeune. Il a fallu un peu de temps pour que je m’adapte. Je venais de découvrir les centres de formation entre autres. Et dans la foulé j’ai mis un peu de temps à m’imposer avec les moins de 17 ans. Mais, par la suite avec le travail, j’ai eu à intégrer l’équipe. Mais à la fin de la saison j’ai voyagé pour la première fois au Sénégal et cela ma beaucoup changer, je suis revenu en France très diffèrent. C’était en 2011 pour moi ce n’étais pas vraiment des vacances. J’ai vu la réalité de la vie en face de moi, ce fut le grand choque. Je ne croyais pas ou je ne faisait pas vraiment attention à l’histoire de l’île de Gorée et à la misère surtout dans les villages. Je ne savais pas que le Sénégal et la plupart des pays africains en 2011 était toujours dans le grand besoin. En voyant tous ces jeunes enfants ainsi que mes cousins qui n’avaient même pas dix ans, il m’est tout de suite venu à l’idée qu’il fallait que je les aide. Je sais pas comment mais fallait à tout prix faire quelque chose. Lors de mon retour en France, mon cerveau était comme formater.Comment ça, C »est à dire ?
J’ai laissé de côté toute les futilités et les mauvaises fréquentations, je me suis rendu compte de la valeur des choses que j’avais. C’était comme si j’étais revenu avec une mission, et en pensant à tout cela pendant les entraînements individuelle ou collectif je pouvais y laisser corps et âme, trop de détermination. J’avais soif et j’ai toujours soif de réussir, c’est surtout pour mon entourage et mon pays. Si ce n’était que pour moi je me croiserais les bras et me contenterais de ce que j’ai. Enfin voilà ; je prie pour que dieu m’aide à avancer encore pour accomplir mes objectifs.
Mais malgré tout je me suis imposé chez les moins de 19 ans l’année suivante comme titulaire et même capitaine de l’équipe de même que la réserve comme je l’ai tantôt dit. Mais, on ne m’a pas donné de chance pour que je puisse évoluer avec l’équipe première. J’étais donc mal barré vu les efforts que j’ai consentis depuis lors. J’étais un peu déçu pour dire vrai. Mais bon, c’est la vie et j’ai donc décidé de tourner la page lorsque Rancing Mechelen s’est intéressé en moi et c’est de là que j’ai pris la décision de quitter le club.C’est dire que vous avez eu des difficultés à s’imposer à Rennes, Comment avez-vous vécu cette situation ?
Dans un premier temps, j’étais vraiment très déçu, car c’est un club qui me tient à cœur du moment où c’est à Rennes que j’ai appris les fondamentaux du football. J’aurais aimé commencer avec l’équipe première. Mais bon, ce sont des choses qui arrivent parfois, c’est le monde du professionnalisme qui est ainsi fait. Mais, dans un second temps en réfléchissant beaucoup dans mon coin, je me disais qui si ce n’est pas ici ça sera ailleurs. Le très haut niveau ne fais rien au hasard, je crois en mes capacités et les gens autour de moi aussi et je suis quelqu’un de très déterminer. L’essentiel pour moi, c’est de se concentrer pour mon nouveau club et d’essayer de me donner à fond pour progresser.Es ce que c’est la raison qui vous a poussé à changer de club ?
Franchement j’aurai pu rester à Rennes et continuer à espérer, mais le temps passe et faut avancer dans la vie et ne pas stagné au même niveau, me plaindre ne me correspond pas. En tous cas, je dirai que c’est une des raisons qui m’ont poussé à changer de club. Et puis, j’ai tout simplement quitté ; prendre des risques et voyager, pour trouver un autre challenge. Maintenant, il faut être fort mentalement pour pourvoir atteindre ses objectifs et j’en suis conscient, à moi de faire le maximum pour atteindre mon objectif final. Et j’en suis sûr et certain que ça viendra avec le temps.Es ce que c’était une décision facile à prendre ?
Bon pas tellement, c’est juste parfois, il faut prendre les décisions qui s’imposent et c’était le cas. Mon agent m’a trouvé un essai dans un club A à Bruxelles (Belgique) car il collabore avec le président du club. Le coach adjoint de l’équipe réserve connaissait déjà le préparateur physique de Cercle Bruges, Yassine Salmi qui a repris l’équipe de mon club actuel en début de saison, il m’a convoqué, on a échangé, il m’a vu jouer et mon profil à tout de suite plu à Racing Mechelen et le staff technique. Apres discussions, j’ai signé avec ce Club. Le coach adjoint m’a même signifié que j’ai le niveau pour jouer à la division supérieure. Vous savez Racing Mechelen est un club mythique de division une à la base. Mais, à cause des soucis financier, ils ont connu des difficultés et des descentes mais sa reste quand même un club très connu en Belgique.Avez-vous des difficultés pour s’adapter avec le Rancing Mechelen ?
Non je n’ai pas eu de difficulté pour s’adapter, d’ailleurs même je me suis très bien accommodé avec cette nouvelle vie, cette nouvelle ville. Il y a de bonnes personnes qui m’entourent. Pour le moment, j’essaye d’apprendre la langue néerlandaise. Ce n’est pas si simple, mais je me sens bien ici. Sur le plan sportif également, ça se passe plutôt bien, j’apprends tous les jours, je progresse plus en plus. On a un groupe très jeune et on a tous soif d’apprendre et il y a une bonne ambiance dans le groupe. En plus, la plupart de mes voisins sont des supporters de notre club. Ils me reconnaissent et n’hésitent pas à me parler pendant les semaines de nos match et sa me fait vraiment plaisir d’échanger avec eux. Lorsque je vais faire mes courses ou je me balade, je me sens bien ici. Comme je l’ai dit Racing Mechelen est vraiment un club avec des supporters fidèles depuis plusieurs années, qu’on gagne, qu’on perd ou qu’on joue loin à l’extérieur ils viennent toujours nous soutenir.Pour votre premier saison, vous avez jouez presque tous les matchs. Et qu’es ce qui a été le plus déterminant dans cette réussite ?
Oui, j’avais déjà le niveau parce que n’oubliez pas que suis en provenance de Rennes qui est un bon club dans le domaine de la formation, surtout avec un centre de formation assez bien organisé. Quand on arrive dans un nouveau club, ce n’est pas toujours évident de s’adapter et surtout de s’imposer directement. Voilà le risque qu’il y a quand on change de club et de pays carrément. Mais, il n’y a pas de secret, il faut seulement travailler beaucoup plus que les autres pour pouvoir gagner la confiance du coach. Donc avant la préparation physique et collective, je fais une grosse préparation individuelle avec ma préparatrice physique Nadj Morgan Barthes. En plus, à l’issue de la saison 2015-2016, je me suis mis au boulot pour maintenir la forme. C’est justement ce qui a fait qu’a la reprise collectif j’étais déjà prêt. Et en dehors des entraînements collectifs je m’entraine seul, je fais parfois de la natation ou je vais en salle de sport.Mais depuis le début de la saison. Les résultats n’ont pas suivi avec votre club qui malgré tout occupe la lanterne rouge du classement. Comment l’expliquez-vous ?
On n’a pas bien démarré le championnat, on a perdu pas mal de point avec des matchs qui parfois étaient à notre porté. Mais, vous savez dans le football, les joueurs ont besoin de stabilité. En l’espace de deux mois (préparation physique et début du championnat), nous avons eu trois entraîneurs différents. Ça nous a un peu déstabilisé parce que chacun a son propre système de jeu, ses propres méthodes d’entrainement et sa façon de faire. Donc à chaque fois, il fallait s’adapter et changer d’entrainement et les automatismes dans le foot prennent un peu de temps à prendre forme. Nos adversaires ont eu beaucoup plus de stabilité et ils ont pu aboutir leur pré-saison et leur premier match très sereinement contrairement à nous.
Vous avez signé un contrat d’un an, allez-vous continuer l’aventure avec le Racing Mechelen ?
Pour le moment je suis à Mechelen et je donne tout ce que j’ai pour ce club. Donc, je me concentre d’avantage pour cette équipe. Il y a certains clubs qui s’intéressent à moi, mais il y a rien de concret, je laisse le futur à dieu je ne me protège pas encore. Je ne sais pas où je serais l’année prochaine tout cela dépendra de mes performances mais c’est sûr que le très haut niveau reste mon objectif numéro un. Changer de club, bon Je n’y pense pas trop, mon agent est là pour ça je ne peux pas m’avancer sur certains détails. Je me concentre sur le terrain et le reste, il va essayer de le gérer.Vous avez joué en France et maintenant vous êtes en Belgique y a-t-il une différence entre les deux championnats ?
En France, on développe un jeu un peu plus rapide, et au niveau physique, le jeu est plus muscler qu’en Belgique, les arbitre hésitent pas à mettre un carton jaune pour une petite intervention. Sachant que moi personnellement quand je rentre en duel je n’y vais pas avec le dos de la cuillère, je me fais punir rapidement mais je m’adapte, il faut faire avec. Lorsque l’on joue en équipe A contrairement à la formation, on s’entraine beaucoup plus en fonction de l’équipe adverse du weekend, avec des analyses vidéo etc. On étudie beaucoup les joueurs adverses. L’intensité est beaucoup plus élever quand on a équipe jeune mais je pense que c’est comme ça partout, que ce soit en France Angleterre ou Belgique. Je pense que le souci en Belgique c’est qu’il n’arrive pas à garder les meilleurs joueurs qu’il forme. C’est un peu comme en France, car ils partent tous à l’étranger, donc c’est compliquer pour les clubs du pays de s’imposer au niveau européen sachant que pour garder les meilleurs joueurs, il faut mettre l’argent sur la table. Donc les meilleurs joueurs sont dans les meilleurs championnats où on leur propose des gros contrats (Angleterre, Espagne Allemagne).Ok. parlons l’équipe nationale du Sénégal vous y pensez pour défendre les couleurs du Sénégal ?
Oui bien sûr, je pense à l’équipe nationale. Pour moi c’est un rêve de jouer pour le Sénégal, de défendre les couleurs de mon pays. C’est vrai que suis né en France ou j’ai grandi. Mais, mes parents sont d’origine sénégalaise. Mais n’empêche, je veux jouer pour le Sénégal, c’est un objectif que je dois atteindre et ça viendra avec le temps. Ce serait une fierté d’y parvenir un jour. Depuis mon voyage au Sénégal mon regard a complètement changé sur le monde. Pour le moment je me fixe pas un objectif pour l’équipe nationale, peut être que mon un jour viendra, je vais porter ce maillot. Pour y arriver, il faut redoubler d’effort en club, essayer de faire des performances pour mériter une sélection. Le Sénégal regorge de bon talent, les joueurs sénégalais évoluent dans les championnats d’Europe. Bon, le chemin est encore long et on verra dans l’avenir.Avez-vous déjà été contacté par les membres de l’encadrement d’une sélection de l’équipe nationale ?
Oui, mais j’ai jamais échangé avec un membre de l’équipe A du Sénégal. Par contre, j’ai un peu échangé avec Serigne Saliou Dia, le coach de l’équipe des espoirs c’est-à-dire les moins de 23 ans. On a un peu discuté, on a pas mal échanger en tous cas, c’est une personne très simple. Il m’a expliqué comment ça fonctionne, mais vous savez les espoirs n’ont pas assez de rassemblement. Quand il y a regroupement, c’est parce qu’il y a u match qui se profile à l’horizon pour cette catégorie. Et c’est un peu diffèrent en Europe. Là-bas il y a toujours des matches pour les catégories jeunes, les espoirs et autres durant les dates FIFA. Maintenant, à mon niveau jouer en espoir serait quelque chose d’important à mes yeux et j’attends patiemment mon heure.Alors comment voyez-vous les derniers performances de l’équipe A du Sénégal ?
En tous cas ce sont des performances à saluer. Lors des éliminatoires de la Can 2017, le Sénégal a fait un parcours sans faute je crois avec six victoires en autant de matchs. C’est important pour une équipe de retrouver la rage de vaincre. Avec le coach Aliou Cissé, l’équipe commence à prendre forme bien vrai qu’il y a de petites choses à améliorer, nul n’est parfait. Je trouve que le groupe a de très bonne individualité et collectivement sa marche ; avant ce dernier match que les lions ont perdu contre l’Afrique du Sud. Les résultats étaient là mais ce dernier match les a un peu freiner leur course à la qualification pour le mondial 2018. , Mais, c’est le football on ne gagne pas tout le temps que ce soit à cause de l’arbitre ou non, c’est un match à oublier et aller de l’avant pour qu’ils gagnent le prochain match, je crois que le Sénégal a une équipe solide qui a du caractère et qui va répondre présente lors des prochains matchs.Can 2017, le Sénégal est dans un groupe avec l’Algérie la Tunisie et le Zimbabwe. Quel est votre commentaire sur cette poule ?
En tous cas j’ai entendu dire que c’est la poule où je dirai l’un des poules les plus relevées de la Can. Il y a l’Algérie qui a une bonne équipe, avec des individualités, la Tunisie également c’est une équipe joueuse et le Zimbabwe ; c’est le petit poucet. Mais la Can reste une compétition assez importante pour le Sénégal, et pour penser gagner le trophée, il faut d’abord battre les meilleures équipes. Je crois que le Sénégal peut s’en sortir avec cette poule du moment où on a de bon joueurs, un collectif qui commence à naître. Vous savez, le football africain me fais un peu penser au football des pays d’Amérique latine, chaque équipe joue avec le cœur, et mouille le maillot du début à la fin. Toutes les nations peuvent crée la surprise, je pense que cette poule se jouera surtout à la détermination sur le terrain car à la CAN il n’y pas de favoris à mes yeux. Il va falloir être très vigilant dès l’entrée en matière dans la complétion, et espérons que les joueurs vont nous ramenez la coupe, c’est bien possible et bon courage à eux.
Entretien réalisé par Madiagne Niang