By Yenn Gni SENENEWS- Pour le militant, l’annonce de ce 10 mai  » ne répond pas à la question de fond de cette mémoire. A l’occasion de la journée du 10 mai, François Hollande a annoncé la création,  » avant la fin de l’année » , d’une  » fondation pour la mémoire de l’esclavage, de la traite et des abolitions, ce mardi à l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage qui coïncide cette année avec les 15 ans de la loi Taubira. Pour Karfa Diallo, directeur de Mémoires & Partages  » Dix ans après la création de la Fondation du Mémorial de la traite des noirs que nous avons lancé à l’Assemblée nationale le 9 mai 2006, en compagnie de Roni Brauman, Patrick Chamoiseau et Françoise Vergés, le président Hollande semble, dans une perspective nettement électoraliste, se saisir d’une revendication pour reconquérir un électorat. Plus que d’un Musée de l’Esclavage, nous avons besoin d’un respect de ce qui existe déjà. Cette Journée nationale est peu célébrée. Rares sont les communes qui honorent nos morts. Tous nos morts, africains et occidentaux, qui ont résisté et se sont battus pour la liberté. Le Président de la République a indiqué que cette fondation  » sera une source de promotion des valeurs de liberté, d’égalité, de tolérance et  » diffusera la connaissance de l’esclavage, de la traite mais aussi tout le combat des abolitionnistes, a-t-il ajouté, en précisant qu’elle réfléchirait aussi  » à l’édification d’un mémorial aux esclaves et d’un lieu muséographique » . Le directeur de Mémoires & Partages poursuit que  » l’Etat français devrait plutôt sanctionner toutes les communes qui passent cette journée du 10 mai dans l’indifférence. Nous ne pourrons lutter efficacement contre la désespérance d’une partie de la jeunesse, nous ne pourrons vraiment faire de la République la Maison de tous, tant que les communes de France persisterons dans cette amnésie. Ces annonces ne trompent, donc, que ceux à la mémoire courte, ceux qui ne voient pas qu’il faut, au-delà d’un musée, une véritable école et culture républicaines de la relation et du partage.