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    Les rapatriés du Gabon racontent leur calvaire: «Certains policiers nous giflaient, nous traitaient de chiens»

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Pape Dia Pus de 20 jours de galère! Les Sénégalais rapatriés du Gabon, ont souffert le martyr. Ayant débarqué à Dakar ce lundi 11 aout 2015, ils ont raconté le film de leur arrestation sans oublier le traitement inhumain qui leur a été infligé par leurs frères africains du Gabon.  » On nous empilait à plus de 30 dans une seule salle »  » C’est le dernier jour du mois de ramadan qu’on nous a arrêtés. Nous avons fait 19 jours en détention. On nous a gardés dans des conditions extrêmement mauvaises. Nous vivions très mal », confie Moussa Tall, la gorge nouée par l’émotion. Et, à l’en croire, la restauration, durant les jours de détention, était tout sauf fameuse. “Les matins on nous donnait un demi pain au chocolat. Et jusqu’à 16 heures nous ne mangions pas. A 16 heures, on vous amène un peu de riz et à 20 heures on vous donne encore un demi-pain et on vous embarque dans une salle. Sans lit, on dormait à même les carreaux. Et on empilait plus de 30 personnes dans une seule salle. Ils nous y enfermaient et les policiers montaient la garde au dehors. Ils nous ont infligé cela durant au moins 19 jours”, nous relate le matamois.  » Certains se douchaient quand on est venu les cueillir » Et les forces de l’ordre gabonaises, qui les ont arrêtés, ne leur ont même pas donné le temps de faire le ménage derrière eux: “Quand on nous attrapait, on ne nous donnait même pas le temps de finir ce que nous faisions. On vous prend et on vous amène. Moi, je suis boutiquier et j’avais fermé ma boutique pour aller acheter des unités d’électricité. Ils m’ont pris en cours de route. Ils ne m’ont pas laissé retourner à ma boutique”, raconte Moussa. Modou Kâ, le porte parole des rapatriés, d’emboucher la même trompette. “Certains ont été arrêtés dans leur lieu de travail. On a vécu des moments extrêmement difficiles. La plupart ont fait toutes les démarches pour se mettre en règle et avoir une carte de séjour. Mais, les autorités nous disaient qu’il n’y avait pas de possibilités. Car, c’est le chef de l’Etat qui faisait un décret pour donner une date durant laquelle ceux qui n’étaient pas en règle avaient la possibilité de se mettre en règle, ils ont été manu militari acheminés à la Direction générale de la documentation et de l’immigration. Certains sont maçons, d’autres ouvriers métalliques. On ne leur a même pas donné le temps de changer leur tenue de travail. Certains se douchaient quand on est venu les cueillir. On ne leur a même offert le temps de se préparer. On nous a gardés à la Dgid pendant 21 jours sans aucune possibilité d’appeler nos parents. Pour manger, c’était difficile. C’est après l’intervention de l’Etat qu’on a pu avoir la possibilité d’appeler nos proches”, peste-t-il. Quant aux cartes de séjour, le problème reste la fermeture des procédures d’obtention, disent-ils. “On a vécu des moments extrêmement difficiles. La plupart ont fait toutes les démarches pour se mettre en règle et avoir une carte de séjour. Mais les autorités nous disaient qu’il n’y avait pas de possibilités. Car, c’est le chef de l’Etat qui faisait un décret pour donner une date durant laquelle ceux qui n’étaient pas en règle avaient la possibilité de se conformer”, explique Modou Kâ.  » Je ne pense plus à aller à l’aventure » Aujourd’hui, après cette mésaventure, la plupart d’entre eux, ne veulent plus entendre parler de l’immigration: “Nous sommes jeunes et nous sommes revenus chez nous. Moi particulièrement, je ne pense plus à aller à l’aventure. Je veux rester ici, travailler ici, gagner ma vie. Car ici, personne ne viendra m’embêter. Même si je gagne 5 francs ici, ce sera bien mieux que les 5000 francs Cfa que j’aurais là bas. Parce qu’on ne te respecte pas là bas. Tu es toujours un étranger à leurs yeux. On t’y insulte, les policiers vous giflent, vous traitent de moutons, de chiens. Et pourtant, le policier qui te traite ainsi peut être tu vis bien mieux que lui chez toi. Mais, on ne te respecte pas car tu es étranger”. Il faut dire que le chef de l’Etat a alloué à ces rapatriés 10 millions FCFA. Aussi, les autorités, dont Sory Kaba, le Directeur des Sénégalais de l’extérieur, attendent que ces sénégalais revenus lundi, formulent leurs projets pour qu’elles puissent leur allouer des financements ou les insérer dans des projets. “Avant, au début de notre arrestation, nous étions fâchés contre l’Etat du Sénégal. Car, on a fait plus de 7 jours sans avoir vu l’ambassadeur du Sénégal. On avait dit même que l’Etat du Sénégal ne nous considérait pas. Mais, on s’était trompés. Car, les choses se sont bien passées par la suite. Parce que, depuis qu’on a quitté Libreville le contact entre l’Etat et nous était noué. Et seuls les Sénégalais, parmi les détenus, avaient un représentant de l’Etat. Il nous a mis dans de bonnes conditions, nous avons bien voyagé de Calabar à Cotonou, on a fait deux jours. Le Directeur des Sénégalais de l’Extérieur nous y a bien reçus et il a assuré le transport de Cotonou à ici. Hier aussi le chef de l’Etat nous donné à chacun un pécule pour regagner nos familles”, s’est réjoui le matamois Moussa Tall. Seneweb
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