By Fatou Sakho SENENEWS.COM- La libération de Karim a fait l’objet de controverse chez les Sénégalais de Paris. Si d’aucuns en poussent un Ouf de soulagement, d’autres par contre y voient une défaillance de la justice sénégalaise. La rédaction de SeneNews.com a recueilli leurs différentes réactions. S’il y’a une nouvelle qui met d’accord l’opposition et le pouvoir de Dakar, c’est bien la grâce présidentielle dont vient de bénéficier l’ancien détenu, Karim Wade. Contrairement à ce à quoi les politiques sénégalais nous ont habitués, c’est l’union sacrée autour de cette libération. Selon les propos de Mme Mariama Diallo, responsable au Secrétariat à la Diaspora et au développement solidaire de la CCR -Convergence des Cadres Républicains en France-,  » on s’attendait à ce que cela arrive. Poursuivant ses explications, elle a déclaré:  » Il a été jugé et mis en prison pour avoir été reconnu coupable d’enrichissement illégal par la Crei. Si le président a utilisé son droit de Grâce pour Karim Wade, c’est tout a fait normal. Maintenant, seul Macky Sall peut expliquer pourquoi, il a procédé à sa libération, en ce moment précis. Est ce que c’est une forte demande sociale ou c’est pour répondre à des exigences de la communauté internationale? Seul le Président peut répondre à ces questions » . Cette nouvelle a été bien accueillie du côté des mouvements et associations qui soutiennent le fils de l’ex-président de la République du Sénégal. « Nous rendons grâce à Dieu, le prisonnier politique est libéré politiquement», a déclaré Mme Malado Dabo vice-présidente du mouvement Cikaw. Selon Mme Dabo, cette libération n’est pas une surprise parce que « Karim n’est en rien mêlé à ce qu’on l’accusait et il serait libéré même si le président Macky Sall en avait décidé autrement». Ce qui l’aurait poussé à affirmer que cette remise en liberté de leur mentor cacherait une autre chose. « Le combat vient de démarrer», a-t-elle réaffirmé. De son coté, Hattab Ndiaye, Secrétaire général de Askaw a abondé dans le même sens en déclarant que ce n’est qu’une étape du combat. L’association s’est réjouie de la libération de Wade fils qui, selon M. Ndiaye était arbitrairement détenu. « C’est une fierté de voir Karim à côté de sa famille, ses enfants et ses parents», a déclaré Hattab, très enthousiaste au bout du fil. Askaw compte ainsi organiser une manifestation dans les prochains jours. « Karim est relâché mais pas libéré. Et nous comptons mener la bataille jusqu’à ce l’Etat reconnaisse par lui-même que notre candidat n’a rien détourné. Et en conséquence ne doit rien rendre». Interpellé sur la Grâce que Macky Sall vient d’accorder au fils de Me Wade, Lamine Thiam dit être animé à la fois par deux sentiments: le premier se réfère au caractère républicain de la chose. « La constitution sénégalaise confère au Président de la République le droit de gracier tout citoyen sans distinction aucune». A clamé M. Thiam. Un second sentiment qui donne à la chose « l’air d’un protocole de Rebeuss bis». Lamine Thiam y voit, donc, un manque de transparence. Selon lui, la libération de Karim Wade aurait dévoilé au monde entier la partialité de la justice sénégalaise. Pour terminer son propos, Lamine Thiam n’a pas manqué de déplorer « cette façon de faire de nos politiciens».