By Aliou FAMA Greenpeace a organisé samedi à Ziguinchor (Sud) une campagne de sensibilisation sur la fraude au tonnage des navires chinois dans les eaux du Sénégal, de la Guinée et de la Guinée-Bissau, a constaté l’APS. A cette occasion, les responsables de Greenpeace ont rencontré des acteurs et les professionnels de la pêche au quai de pêche de Boudody. Le chargé de campagne Océans à Greenpeace Afrique, Ahmed Diamé, a souligné que la démarche consiste à aller à leur rencontre pour vulgariser les résultats d’une étude sur la fraude au tonnage des navires chinois en Afrique de l’Ouest. ‘’Arnaque sur les côtes africaines : la face cachée de la pêche chinoise et de ses sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée et en Guinée-Bissau », est l’intitulé du rapport publié depuis deux ans par l’organisation de défense de l’environnement, mentionne un document remis à la presse. ‘’La fraude au tonnage implique aussi bien des navires battant pavillon chinois que ceux battant d’autres pavillons y compris africains, dans le cadre de sociétés mixtes », indique le texte. La plus grande entreprise de pêche lointaine de la Chine, la China fisheries corporation (CNFC) possède 12 navires qui pêchent dans les eaux sénégalaises grâce une entreprise mixte (Sénégal armement S.A), signale le document. ‘’Au mois 44 parmi les 109 navires qui interviennent dans cette zone font une sous-déclaration sur le tonnage brut. » , a renseigné M. Diamé. L’ambassadeur de la République Populaire de Chine au Sénégal, Xia Huang, dans un entretien accordé au journal Rewmi, a dénoncé et qualifié ces accusations de « campagne d’intoxication contre les Chinois». ‘’Aujourd’hui, aucun permis de pêche n’a été accordé aux navires battant pavillon chinois. Les Chinois qui travaillent dans la pêche ici, relèvent d’une entreprise de droit sénégalais. Donc juridiquement, ce sont des bateaux battants pavillons sénégalais ‘, a martelé le diplomate chinois. Le responsable de l’ONG Greenpeace a listé les impacts de la fraude au tonnage sur l’économie nationale et les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux et sur l’environnement marin. Le secrétaire général de l’Association des défenseurs de la mer, Alassane Bâ a plaidé pour l’implication de tous acteurs nationaux. ‘’La mer n’est pas un patrimoine privé. C’est un patrimoine national qui appartient à tous les Sénégalais. Il faut penser à l’avenir de nos enfants », a-t-il préconisé.